"I want to live and feel all the shades, tones and variations of mental and physical experience possible in my life." Sylvia Plath

« Montagne » avec un M majuscule svp

Mon troisième livre, Les prophéties de la Montagne est en librairie et tout le monde omet déjà de mettre une majuscule au « m » du mot

Montagne, c’est le nom propre qu’on donne au mont Royal quand on s’affranchit de l’histoire coloniale. C’est en partie ce que j’ai voulu faire avec ce livre qui parle de la forêt queer, de mountain bikers, du trou dans la clôture, de notre anesthésie romantique, de l’art qui parsème les flancs et des nombreuses femmes qui investissent ce milieu naturel urbain. C’est une montagne intime et multifacette qui se déploie dans ce livre et, comme on sait, l’intime est politique.

Ce livre était, au départ, une exploration de nature writing dans le cadre d’une bourse de recherche-création du Conseil des arts du Canada : une rencontre entre de nombreuses lectures d’autrices de nature writing et des moments d’exploration, d’écriture et de peinture d’aquarelle sur la Montagne. Ces aquarelles ne sont pas dans le livre, mais La Presse en a publiées quelques unes et j’en publierai d’autres plus tard sur mon compte Instagram, juste pour le plaisir.

J’ai fait ce projet avec un grand sentiment de liberté; je m’affranchissais chaque jour du désir de plaire (oui oui, je voulais vous plaire avec Mettre la hache et Manifeste céleste). C’était exaltant et je me sens privilégiée de pouvoir partager l’aboutissement de ces aventures par une publication. En ce sens, je remercie Mélanie Vincelette des éditions Marchand de feuilles d’avoir accueilli ce projet avec un grand enthousiasme et de l’avoir porté (encore aujourd’hui) avec moi durant les derniers mois : le retravail, c’était la joie.

Et que dire de cette illustration de l’artiste anglaise Sarah Jarret? Elle existait avant le livre : un coup de cœur. Nous n’avons que fait changer des espèces pour celles qu’on retrouve sur la Montagne et dont je parle : le papillon Cupido comynthas, le geai bleu et le trille.

Ma paix d’esprit est devenue primordiale au cours des deux dernières années, ce qui ne change pas la nature de mes engagements profonds, mais ils s’expriment différemment dans ce livre. Je ne me fâche donc pas. Je ne m’exalte pas à l’extrême non plus. À vrai dire, je ne m’emporte qu’une seule fois et c’est pour le chapitre qui porte sur la

qui se trouve au lac aux castors, parce que je l’adoooore, parce qu’elle se tient

cette « vulve-couteau ». Allez la voir, c’est LE monument de la Montagne : elle est vraiment plus extra que la croix, vous ne le regretterez pas.

J’espère que ce livre questionnera plus qu’il ne plaira.


7 réponses à “« Montagne » avec un M majuscule svp”

  1. Bonjour Pattie (vous permettez?),

    Je me suis procuré votre livre sur la Montagne (avec un M majuscule) par hasard, en allant assister à une assemblée générale annuelle de la Société Recherches Autochtones au Québec qui s’est tenue à la Librairie N’ÉTAIT-CE PAS L’ÉTÉ sur Saint-Laurent le 19 septembre dernier. en soirée. J’ai vu le titre en furetant ici et là avant la tenue de la réunion et dès que j’ai repéré le sujet, j’ai sauté sur l’occasion. Tout ce qui touche à la Montagne m’intéresse. J’adore Onon:ta’ ! La perspective d’en apprendre plus avec Les Prophéties m’a totalement séduit.

    Grand merci pour ce livre que vous nous offrez. Sa lecture est édifiante et enchanteresse. Je pensais bien connaître le mont Royal et son histoire, mais vos propos, votre vécu sur et avec la Montagne, la variété de vos pensées et la richess de votre prose m’enrichissent énormément. Je n’en suis rendu qu’à la moitié du bouquin, mais sa lecture est un pur délice. À plusieurs reprises, j’éclate de rire; un rire de connivence, un rire bienfaisant. C’est rare. Merci.

    J’espère pouvoir quémander une dédicace le 26 novembre prochain au Salon du Livre de Montréal.

    En attendant, je vous soumet un conte fantastique mais véritable sur l’histoire postglaciaire de la Montérégie, en espérant que sa lecture vous plaira. Ça s’intitule LE GRAND TÉMOIN (de Pierre Richard). Je suis paléogéographe et peu habitué à un style autre que celui des bêtes articles normés publiés dans des revues scientifiques avec jury de pair(e)s, mais j’avoue que la préparation de ce conte m’a régalé plus que celle de tout autre texte.

    Avec mes voeux les meilleurs,

    Cordialement,

    Pierre J.H. Richard

  2. Je pense que mon comm n’est pas passé. Je retente ma chance.

    J’étais allé au Renaud-Bray pour acheter un recueil de nouvelles et, à la place, je suis ressorti avec ton livre 🙂 Je ne l’ai pas encore lu. Le feuilleter m’a électrisé. Il est au SOMMET de ma pile. Il m’attend comme un trésor magique.

  3. J’ai mis un peu de temps à te lire car je suis songeur en lisant. Si tu t’arrêtes lors de tes promenades pour tout voir, je fais la même chose en cheminant dans les phrases.

    J’ai été content de retrouver, à peu de choses près, cette même écriture qu’on retrouve sur ton blogue ! Avec les majuscules magiques pis tout.

    C’est un livre à la fois décontracté et érudit que tu as pondu là. Sous le titre, il est écrit « récit », mais c’est autre chose, selon moi : un essai organique aux nombreuses ramifications, une encyclopédie enracinée dans les expériences, un journal flirtant avec l’intime, l’ultime Manuel de la Montagne. Ta pensée est arborescente et riche.

    Je sors de ma lecture un peu plus savant !

    Cette idée de résonance, au début de ton livre, ça m’a parlé. C’est facile de se laisser emporter par les grandes énergies qu’on rencontre, mais c’est intéressant aussi de se questionner sur les raisons de notre affinité avec celles-ci. Rencontrer sans posséder, disais-tu ?

    « J’ai longtemps cru que j’étais une personne inconsistante, mais je comprends dorénavant que je suis simplement très attentive aux fluctuations de mes réactions »

    Merci, c’est précieux, cette pensée. Je vais la garder dans mon baluchon.

    L’autre fois, bien loin de la montagne, mais l’apercevant là-bas, j’ai songé : eh, c’est la montagne de Pattie ! 🙂

    • Oh merci pour ton généreux commentaire qui me touche beaucoup… Je sens que tu as lu mon livre avec beaucoup de présence et sensibilité, alors merci. 🙂
      En effet, le mot « récit » est sans doute un peu incomplet pour définir ce livre multifacette.
      Oui, c’est ma Montagne et la Montagne de tout le monde. 😉

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