J’écrivais dans des documents très très sérieux, que nous étions non seulement passés d’une read only culture à une read write culture, mais qu’on pouvait aussi voir l’émergence d’une write only culture. Par là, je voulais dire que, puisque « tout le monde » écrit/publie sur le Web et que plusieurs d’entre nous le font de manière compulsive sans lire nécessairement les autres tout en ayant l’espoir que les autres nous lisent, il se pouvait bien que tout ça tourne à vide. On écrit, on écrit, on écrit et on ne lit plus.
Rien de plus faux que cette idée!
Ce doit être la chose la plus déconnectée de ma propre expérience que j’ai écrite dans ma vie.
C’est en écrivant que j’ai développé le plus mon sens de l’écoute : celui de l’autre en passant sans doute par une écoute plus méticuleuse de moi-même. C’est en écrivant des blogs que je me suis mise à lire des blogs, plein de blogs, par exemple. Et les gens que je connais qui ressentent le besoin d’écrire comme celui de respirer sont tous des lecteurs boulimiques, des observateurs méticuleux et des mélomanes.
Ces derniers jours, j’évoque des événements intenses de ma vie passée. Avant de les accueillir, c’est-à-dire, avant qu’ils ne se révèlent comme tel à ma conscience, je les écrivais autrement. J’ai pris les flashbacks pour des sortes de fantômes. J’ai préféré lire des historiens d’art, comme Buckardt et Warburg, qui parlent de survivances, de rémanences et de fantômes en termes scientifiques pour étudier les oeuvres d’art qui me faisaient le même effet que ces fameux fantômes. L’oeuvre centrale de ma thèse est mouchette.org qui est à son tour inspirée de Mouchette, figure mythique d’une enfance torturée. J’ai passé presque les 8 dernières années à parler de cette expérience qui a fait l’objet de ma maîtrise et qui fait présentement l’objet de ma thèse. J’ai toujours dis que je ne voulais pas la démystifier, mais au contraire, que je voulais qu’elle garde son aura.
Ça me foudroie un peu lorsque je me dis que mes flashbacks sont peut-être simplement apparus dans le processus de rédaction de ma thèse comme une étape presque méthodologique pour venir me donner une expérience corporelle de l’anachronisme, confusion temporelle créée par le passé qui émerge dans le présent, et du remix, car je dois un peu remixer ma vie avec ces nouveaux souvenirs. Comment faire comprendre aux proches que ça m’arrive maintenant dans l’émotion et dans les sensations physiques, même si la chose s’est passée durant mon enfance? Comment expliquer aux êtres chers que ma vie n’est plus et ne sera jamais plus la même, que tout a soudainement une nouvelle teinte?
Digression Twin Peaks : Si vous lisiez mon blog, juste avant les flashbacks, vous avez vu que je CA-PO-TAIS sur Dale Cooper. No wonder : j’avais connu Bob!
À part de ça, ces derniers jours, je feel TELLEMENT GIRLY! Dans ce temps-là, c’est bon signe parce que c’est pas la petite fille que j’étais à l’époque qui pouvait se sentir très girly! Ensuite, elle aurait bien voulu, mais j’ai mis du temps à l’entendre…
Je me suis fait venir plusieurs PETITES ROBES (de girly, mais pour femmes) du Japon dans ce genre-là :
Quand Victoria est venue manger des peanuts chez moi hier, je lui ai demandé de ne pas rire de ma robe de première communion (fuck la mode by the way) parce que j’avais besoin de porter ça pour me sentir bien en ce moment. Puis elle m’a dit que c’était pas une robe de première communion, mais une robe de BRIDE’S MAID! J’étais contente, ça fittait encore plus avec mon mood. Je me suis rendue compte en plus que ces robes-là, c’est VRAIMENT BEAU avec des BOTTES DE COWGIRLS!!!! Check it out :
Ça fait un petit look, j’trouve!
Pis comme elle dit, Victoria :