"I want to live and feel all the shades, tones and variations of mental and physical experience possible in my life." Sylvia Plath

Dans ta tête (un exercice d’empathie) :: 2

On travaillait tous pour la même boîte, moi, Anna et Patty. Je me disais que c’était risqué de fréquenter Patty, mais qu’en même temps, si Anna pouvait être un peu jalouse, elle arrêterait peut-être définitivement de me lire la page trente neuf de son vieux magazine. Peut-être même qu’elle se laisserait tenter par ce qui se passait de l’autre côté de la reliure, page quarante, et qu’elle enfilerait ce que la fille de l’annonce de Loréal portait.

Cette journée-là, j’avais demandé à Patty comment s’était passé son cours, car je savais qu’elle revenait de l’université. Elle avait l’air tellement contente d’avoir trouvé un exutoire! Elle s’est mise à argumenter sur l’impertinence des jugements de valeur dans les cours d’université. Elle s’indignait contre un étudiant qui disait toujours son opinion « comme si ça importait les autres, crisse ». On dirait qu’elle se débattait, alors que je ne la contredisais même pas. Je ne faisais que lui sourire en essayant subtilement de deviner quelques formes dans sa robe à col roulé et ses leggings. C’était plus un réflexe qu’une véritable recherche. Puis, sous le poids de mon regard pas si subtil que ça finalement, j’ai compris qu’elle se disputait la place avec ses propres jambes, ses propres seins et ses propres fesses. C’est là que je me suis mis à bander car je savais que je l’aurais très facilement.

-Tu as bien raison, une fille intelligente comme toi n’a pas de temps à perdre avec les jugements de valeur des autres.

Il n’y a rien de plus efficace que de flatter l’intelligence d’une femme pour qui c’est important, justement, l’intelligence. Quand on sait ce genre de choses, les femmes intelligentes sont pas mal plus faciles que les femmes stupides. C’est la stupidité, au bout du compte, qui rend les femmes imprévisibles.


8 réponses à “Dans ta tête (un exercice d’empathie) :: 2”

  1. Tu t’es trompée, on n’est pas déçus par la suite finalement. 😉

    (Note perso, t’en fais ce que tu veux: j’enlèverais « c’est-à-dire, un string et rien d’autre ». Superflu, d’après-moi. On le sait ce qu’elle porte à la page 40)

  2. « c’est la stupidité, au bout du compte, qui rend les femmes imprévisibles »… rhôôô…

    cette théorie demande à être vérifiée

  3. Je trouve que c’est un bon exercice d’empathie tu sais! Je m’approprie l’idée 🙂
    Toi es-ce que ça t’aide dans cette situation?

    • Go go! Vas-y!

      Je ne sais pas si ça m’aide (ou si je fais ça pour que ça m’aide à quoi que ce soit), mais ça m’amuse vraiment beaucoup en tous cas haha! C’est l’fun…

      😀

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